Faire (enfin) du télétravail une opportunité

C’est reparti ! Nouveau confinement, nouvelles consignes pour privilégier autant que possible le télétravail. Combien de vagues faudra t-il pour que la France se convertisse durablement au télétravail ? Si notre pays a tant de mal à changer sur cette question c’est que le télétravail est sans doute enc ore envisagé dans une définition très étroite, voir archaïque. En tout cas c’est mon hypothèse.

En 20 ans le bureau s’est fortement virtualisé. Impressionnant !

Passer au smart work : une vision augmentée du télétravail

Bizarrement, le mot télétravail est en France étroitement associé à la pratique du travail salarié à domicile. Les anglo-saxons dénomment fort justement cette pratique de “home office”. Étymologiquement, télétravail veut dire travailler à distance (tele en grec signifie “loin”). Or, dans un monde du travail largement numérisé, près de la moitié des actifs travaillent à distance une partie de leur journée, depuis leur bureau principal, l’antenne de leur entreprise, leur domicile, le train ou encore un centre de coworking. Cette démocratisation du travail à distance dans une diversité de lieux rend obsolète cette vision étriquée du télétravail à la française.

Adopter une vision positive de la numérisation du travail

En 2020, notre bureau est essentiellement composé d’un ordinateur connecté. Je préfère donc reprendre à mon compte la vision anglo-saxonne du smart work qui donne une qualité positive à cette pratique. Une sorte de travail à distance “augmenté”, qui recherche différents bénéfices : productivité, réduction de la mobilité professionnelle, conciliation vie pro / vie perso, etc. Une fois cette vision acquise, il est beaucoup plus simple d’organiser le travail à distance dans l’entreprise car on passe d’une logique de défiance où l’on considère que le salarié va en profiter pour ne rien faire chez lui, à un a priori de confiance qui permet un management différent.

Vers une libération du travail

Cette vision positive de la numérisation du travail qui élargit la notion de télétravail vers une pratique beaucoup plus qualitative peut être un point de départ vers une libération du travail. Une émancipation de la vision commande > contrôle qui régit encore de nombreux salariés d’entreprises. Et c’est peut-être cela qui fait peur aux dirigeants, qui sentent bien que le télétravail est l’arbre qui cache la forêt. En donnant liberté et flexibilité en échange de la responsabilité, on commence déjà à changer de paradigme. Espérons que cette crise sans précédents amorce des prises de conscience et libère salariés et dirigeants de visions datées du travail.